Genesis à Clermont-Ferrand

Jean-Marc m'avait contacté il y a quelques années suite à un article de mon blog où je citais mon premier concert de Genesis, à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand, mais où je m'étais trompé de date. Jean-Marc m'avait écrit pour rectifier la date et nous étions restés en contact, après avoir constaté que nous avions presque le même âge et que nous partagions pas mal de goûts communs.

Il y a quelques mois Jean-Marc m'avait informé que le groupe The Musical Box passait à la Coop de Mai, à Clermont-Ferrand, pour une date unique. Après une rapide consultation de Christine, j'avais acheté immédiatement des places. Comme il allait aussi à ce concert, nous avions décidé de faire connaissance. Il m'avait même très gentiment invité à déjeuner chez lui, le jour du concert.

Avant le concert a donc eu lieu la rencontre avec Jean-Marc. Grâce au GPS nous arrivons directement devant sa maison, légèrement isolée dans un hameau de cinq fermes. C'est une maison en bois, dessinée par sa femme et lui. Il a toujours eu la fibre écologique, défenseur du Larzac jadis et maintenant négociant en vins certifiés bio. Le couple nous accueille très chaleureusement et nous nous sentons proches et à l'aise immédiatement. La conversation roule bien sûr sur Genesis et ce fameux concert du 2 juin 1978, mais aussi sur nos enfants, le folk (Jean-Marc connaît bien le facteur de cornemuses Bernard Blanc du groupe La Bamboche) et bien d'autres sujets que nous avons en commun. Jean-Marc me dit qu'il connaît quelqu'un au journal La Montagne qui pourrait retrouver des photos d'archive du fameux concert de 1978. Ce serait génial ! Le temps passe vite et nous décidons d'aller faire un tour place de Jaude, avant le concert. En chemin nous faisons une halte devant la Maison des Sports, que je n'avais pas revue depuis trente-huit ans ! Je découvre ensuite la place de Jaude entièrement piétonne et traversée par le tramway, bien différente de ce qu'elle était quand j'ai fait mes études à Clermont-Ferrand. Nous prenons un chocolat chaud, avant de revenir à la Coop de Mai, la salle où se déroulera le concert. Je me fait refouler à l'entrée avec mon appareil photo professionnel, c'était prévisible. Christine retourne gentiment le mettre dans la voiture pendant que je rentre dans la salle avec Jean-Marc et sa femme. Je peux passer sans encombre un petit appareil photo Sony, mais la qualité des photos sera bien médiocre, juste de quoi rapporter quelques souvenirs. La salle est coupée en deux par un rideau noir, signe que les organisateurs attendent peu de monde. Christine nous rejoint quelques minutes plus tard, accompagnée de Didier et de son fils. J'étais en DEUG aux Cézeaux avec Didier et bien sûr nous étions tous les deux au fameux concert de Genesis il y a trente-huit ans.

The Musical Box

Le groupe québécois The Musical Box, formé en 1993, est considéré comme le meilleur groupe d’interprétation existant de l'époque où Peter Gabriel chantait au sein de Genesis. Leur travail de reconstitution historique est extraordinaire, ils rejouent à l'identique certains concerts de Genesis, en reprenant les costumes de Peter Gabriel et la mise en scène. Ils ont le plein accord et le soutien des anciens membres de Genesis : c'est la seule formation à avoir obtenu, de la part de Peter Gabriel et du reste du groupe, l'autorisation de se produire sur scène, ainsi qu'un accès privilégié aux archives, diapos projetées lors des concerts, photos, films super-8, enregistrements audio des concerts, etc. Michael Rutherford leur a même offert une de ses fameuses double guitares et les musiciens se sont procuré des instruments d'époque (en particulier les claviers) et un matériel de sonorisation identiques à ceux du Genesis d'alors. Peter Gabriel a emmené ses enfants à un concert de The Musical Box « afin qu'ils puissent voir ce que faisait leur père » !

The Musical Box

A 19h00 précises la salle s'éteint et les premières nappes de synthé vintage se font entendre, annonçant Watcher of the Skies. Le plaisir que je ressens est intense, j'ai vraiment l'impression de me retrouver face au groupe que je préfère, dont la musique m'accompagne sans interruption depuis 1977. Le chanteur, Denis Gagné, incarne à la perfection Peter Gabriel et c'est fou de voir en vrai les costumes mythiques portés par Peter Gabriel, que je n'ai jamais vu autrement qu'en photos. Comme dans le groupe d'origine, les musiciens, tous habillés de blanc, sont plutôt statiques mais jouent à la perfection. Abstraction faite de leur physique (aucun ne ressemble peu ou prou à leurs modèles), ils sont parfaits. Sébastien Lamothe (celui qui joue des guitares comme Mike Rutherford) est gaucher et tient donc sa guitare à l'inverse de Mike Rutherford. Je ne m'en apercevrai qu'en regardant les photos et c'est la seule différence vraiment notable avec le Genesis d'origine. Entre les morceaux, le chanteur prononce quelques mots dans un français hésitant, en roulant les R, exactement comme le faisait Peter Gabriel ! On peut le vérifier sur cet enregistrement du concert original, à Montréal en 1974. Nous sommes nombreux à reprendre en choeur I Know What I Like. Firth of Fifth me donne des frissons de plaisir, encore plus que les autres morceaux.

Les morceaux joués sont les mêmes que pendant la tournée d'origine :

  1. Watcher of the Skies
  2. Dancing With the Moonlit Knight
  3. The Cinema Show
  4. I Know What I Like (In Your Wardrobe)
  5. Firth of Fifth
  6. The Musical Box
  7. Horizons
  8. The Battle of Epping Forest
  9. Supper's Ready
  10. et, en rappel : The Knife

Je suis étonné du peu de monde dans la salle : je compte entre 250 et 300 personnes. Christine et moi sommes parfaitement dans la moyenne d'âge des spectateurs ! Après une première sortie de scène, classiquement, la salle ne se rallume et le groupe revient jouer The Knife. Mais il n'y aura pas de second rappel. Le concert aura quand même duré presque deux heures.

Nous quittons Jean-Marc et sa femme, bien décidés à se revoir, tellement le courant est bien passé, du moins de notre côté. Nous faisons une pause sur l'aire des volcans d'Auvergne, le temps de manger un sandwich, dans un lieu désert et lugubre. Et nous sommes de retour à Bourges à une heure très raisonnable, du fait que le concert a commencé de bonne heure.