Le premier long métrage d'Alexandre Astier ne pouvait se manquer. Bien qu'il ait pris de la distance avec les films qui devaient prolonger les six saisons de Kaamelott, ce film est véritablement une oeuvre d'auteur totalement personnelle et reconnaissable. Le choix de la star Isabelle Adjani, plutôt rare au cinéma, est une trouvaille car ce rôle de femme psychologiquement perturbée lui va comme un gant, et son visage toujours lisse et son interprétation minimaliste mais intense font merveille. L'histoire raconte la rencontre improbable entre David, un ergothérapeute nouvellement embauché dans une clinique de luxe, et madame Hansen, une riche femme enfermée dans un secret que personne ne connait, et ne cherche à connaître. Sauf David.

Autant au début je n'étais pas convaincu par le jeu d'Astier, qui semblait vouloir trop ressembler à un acteur conventionnel, autant quand le film tourne au road movie drôle et tragique à la fois, j'ai retrouvé tout ce que j'aime chez Astier, sa personnalité, son humeur rêche mais tendre, son empathie. Le seul reproche serait à faire au scénario, un brin convenu et attendu. Mais, traité de cette façon, on pardonne vite à Astier. Un film aussi personnel (Astier et scénariste, réalisateur, compositeur et chef d'orchestre) ne peut laisser indifférent, dans un sens ou dans l'autre.

Pour la petite histoire Astier avait en tête ce film bien avant de commencer la série Kaamelott. D'autre part c'est Alain Delon qui aurait dû avoir le rôle titre, remplacé avantageusement, à mon avis, par Isabelle Adjani. Qui ne tarit pas d'éloges sur son réalisateur.

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